17 janv. 2017 Berlin est une ville trépidante, créative et ultra-branchée. On y lance les tendances et, deux fois par an, la capitale allemande devient le podium international de la mode et du style. Du 17 au 19 janvier 2017, 200 000 visiteurs professionnels venus principalement d’Europe, notamment de l’Est, et d’Asie sont attendus sur les bords de la Spree à l’occasion de la Berlin Fashion Week. Avec Paris, Milan ou New York, Berlin fait depuis longtemps partie du top 5 des métropoles de la mode dans le monde. Dès le début du XIXesiècle, le milieu berlinois de la mode s’affichait tout autour de la Hausvogteiplatz, dans le quartier Mitte. Le « chic berlinois », ce style des années 1920 resté légendaire, y est né il y a près d’un siècle. Depuis la chute du Mur en 1989, le monde berlinois de la mode, ouvert et électrisant, attire les créateurs et les stylistes. Avec quelque 2 500 entreprises et 22 800 salariés, la densité des entreprises de mode est plus grande à Berlin que partout ailleurs en Allemagne. Leur chiffre d’affaires a augmenté de 117 % entre 2009 et 2013 pour atteindre quelque 3,8 milliards d’euro. Dernière tendance : la mode verte et high-tech Lors de cette édition, la Berlin Fashion Week et ses 70 défilés mettent la mode durable à l’honneur. La « mode verte » (green fashion) et le « surcyclage » (upcycling), c’est-à-dire la confection de nouvelles créations à partir de vêtements usagés, connaissent un succès grandissant. Les salons spécialisés Greenshowroom et Ethical Fashion Show présentent par exemple exclusivement des produits conçus de manière durable et écologique. Un nombre croissant de marques berlinoises, dont Schmidttakahashi, Ica Watermelon et Ewa Herzog, intègrent ainsi des normes environnementales dans leur production. Le label edelziege de Saruul Fischer, styliste d’origine mongole, s’expose également au Greenshowroom : edelziege associe le cachemire mongol à la dentelle de Plauen, faisant ainsi sensation à la Fashion Week depuis quelques années. L’industrie de la mode se demande aussi comment combiner vêtements et haute technologie. Certaines marques ont créé des tenues capables de mesurer la tension artérielle ou dotées d’éclairages qui se déclenchent quand on roule à vélo. D’autres font un usage plus visuel du progrès technologique, par exemple en utilisant des câbles en fibres de verre pour orner un foulard ou former l’ourlet d’une veste. La Fashiontech Berlin est toute entière consacrée à l’« informatique vestimentaire » (wearable IT). Reste à savoir ce que l’on portera réellement au quotidien à l’automne et l’hiver prochains dans les rues de nos villes. Le moment phare de la Berlin Fashion Week est la Mercedes-Benz Fashion Week Berlin avec ses défilés de stylistes de renommée internationale, dont beaucoup sont traditionnellement berlinois. On pourra par exemple y découvrir la nouvelle collection de la créatrice germano-iranienne Leyla Piedayesh, sous sa marque Lala Berlin. Le styliste bulgare ladimir Karaleev, qui a créé sa marque éponyme à Berlin, fera lui aussi défiler ses créations sobres, souvent unies et qui, de l’aveu même du créateur, s’inspirent de l’art contemporain et de l’architecture fonctionnelle. La Berlin Fashion Week du 17 au 19 janvier 2017 : http://www.fashion-week-berlin.com
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17 janv. 2017 Il y a quelques années, le film La vie des autres a donné un aperçu du climat de soupçon et d’oppression généralisé qu’elle faisait régner. Surveillance, fichage, intimidations, emprisonnement : le ministère de la Sécurité d’État de la RDA – la « Stasi » - reste de sinistre mémoire. Il aura même fallu une mobilisation des citoyens est-allemands pour précipiter sa fin après la chute du mur. C’était il y a 27 ans, le 15 janvier 1990. Deux mois après le début de la Révolution pacifique en RDA, la police secrète du régime, qui a senti passer le boulet de l’Histoire, s’emploie à broyer ses fiches. Elle y a consigné les millions d’informations collectées année après année en espionnant la population. Récemment, des citoyens est-allemands en colère ont occupé ses locaux à Erfurt et à Leipzig pour stopper cette tentative d’effacer ses crimes. Mais rien n’y fait. Au siège de la Stasi, à Berlin-Lichtenberg, le broyage continue. A Berlin, quelque 2 000 manifestants sortent alors de leur réserve. À l’appel du mouvement citoyen « Neues Forum », ils se réunissent devant le siège de la Stasi, dans la Normannenstraße, vers la fin de l’après-midi. Ils ont l’intention de murer le bâtiment pour forcer la dissolution de la police secrète de RDA. Mais finalement, les portes s’ouvrent. Les manifestants s’engouffrent alors dans la cour, puis envahissent les couloirs avant de laisser libre cours à leur colère. Les vitres volent. Papier, chaises et tables sont balancées à travers les fenêtres. Surveillance généralisée Paradoxalement, c’est au même moment, le gouvernement de la RDA rend public pour la première fois l’ampleur des activités de sa police secrète. La Stasi, apprend-on, emploie en cette fin des années 1980 quelque 85 000 collaborateurs, auxquels s’ajoutent 109 000 « collaborateurs non officiels ». Des espions disséminés dans la population – peut-être votre frère ou votre voisin.La nouvelle de l’assaut de la Normannenstraße interrompt la réunion. Le chef du gouvernement est-allemand, Hans Modrow, se rend sur les lieux suivi de ses ministres. Leur appel au calme est attendu. Mais pour la Stasi, l’heure de la dissolution a enfin sonné. Une semaine après ces événements, il est décidé de transformer le bâtiment de la Normannenstraße en un centre de mémoire et de recherche sur le stalinisme en RDA. L’inauguration a lieu le 7 novembre 1990, un mois après la Réunification. Aujourd’hui, ce musée se visite toujours. Il accueille 80 000 visiteurs par an, et vient d’ouvrir une nouvelle exposition permanente, « la sécurité d’État dans la dictature du SED ». Elle explique le régime de surveillance permanente organisé par la Stasi et rappelle aux contemporains ce que cela signifie que de vivre sous une dictature. http://www.allemagne.diplo.de/Vertretung/frankreich/fr/__pr/nq/2017-01/2017-01-17-revolution-pacifique-stasi-pm.html |
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