17 janv. 2017 Il y a quelques années, le film La vie des autres a donné un aperçu du climat de soupçon et d’oppression généralisé qu’elle faisait régner. Surveillance, fichage, intimidations, emprisonnement : le ministère de la Sécurité d’État de la RDA – la « Stasi » - reste de sinistre mémoire. Il aura même fallu une mobilisation des citoyens est-allemands pour précipiter sa fin après la chute du mur. C’était il y a 27 ans, le 15 janvier 1990. Deux mois après le début de la Révolution pacifique en RDA, la police secrète du régime, qui a senti passer le boulet de l’Histoire, s’emploie à broyer ses fiches. Elle y a consigné les millions d’informations collectées année après année en espionnant la population. Récemment, des citoyens est-allemands en colère ont occupé ses locaux à Erfurt et à Leipzig pour stopper cette tentative d’effacer ses crimes. Mais rien n’y fait. Au siège de la Stasi, à Berlin-Lichtenberg, le broyage continue. A Berlin, quelque 2 000 manifestants sortent alors de leur réserve. À l’appel du mouvement citoyen « Neues Forum », ils se réunissent devant le siège de la Stasi, dans la Normannenstraße, vers la fin de l’après-midi. Ils ont l’intention de murer le bâtiment pour forcer la dissolution de la police secrète de RDA. Mais finalement, les portes s’ouvrent. Les manifestants s’engouffrent alors dans la cour, puis envahissent les couloirs avant de laisser libre cours à leur colère. Les vitres volent. Papier, chaises et tables sont balancées à travers les fenêtres. Surveillance généralisée Paradoxalement, c’est au même moment, le gouvernement de la RDA rend public pour la première fois l’ampleur des activités de sa police secrète. La Stasi, apprend-on, emploie en cette fin des années 1980 quelque 85 000 collaborateurs, auxquels s’ajoutent 109 000 « collaborateurs non officiels ». Des espions disséminés dans la population – peut-être votre frère ou votre voisin.La nouvelle de l’assaut de la Normannenstraße interrompt la réunion. Le chef du gouvernement est-allemand, Hans Modrow, se rend sur les lieux suivi de ses ministres. Leur appel au calme est attendu. Mais pour la Stasi, l’heure de la dissolution a enfin sonné. Une semaine après ces événements, il est décidé de transformer le bâtiment de la Normannenstraße en un centre de mémoire et de recherche sur le stalinisme en RDA. L’inauguration a lieu le 7 novembre 1990, un mois après la Réunification. Aujourd’hui, ce musée se visite toujours. Il accueille 80 000 visiteurs par an, et vient d’ouvrir une nouvelle exposition permanente, « la sécurité d’État dans la dictature du SED ». Elle explique le régime de surveillance permanente organisé par la Stasi et rappelle aux contemporains ce que cela signifie que de vivre sous une dictature. http://www.allemagne.diplo.de/Vertretung/frankreich/fr/__pr/nq/2017-01/2017-01-17-revolution-pacifique-stasi-pm.html
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Mars 2017
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